L’importance du tissu
Le temps de travail que réclame la confection d’une jupe mérite que l’on ne se précipite pas dans la sélection de son tissu. La qualité est primordiale pour obtenir un résultat le plus satisfaisant possible.
La plupart des jupes portées de nos jours dans les groupes traditionnels utilisent du drap de laine.

C’est le matériau qui se rapproche de l’étoffe improprement nommée ″bombasin″, un tissu solide et épais employée à la fin du 19è siècle pour la confection des jupes et où se mélangeaient la laine (pour la trame) et le lin (pour la chaîne).
Il faut être attentif à l’épaisseur et à l’aspect régulier de ce tissu, qui ne doit pas présenter de reliefs ni d’effets de tissage. Il ne doit pas pelucher non plus quand on le frotte.
Une variante attirante mais dont l’emploi demande quelques précautions. Ces tissus sont globalement plus fragiles. Ils s’accrochent facilement et sont plus sensibles à l’usure. De plus, leur manque d’épaisseur réclame l’ajout d’une doublure pour conserver à la jupe une bonne tenue d’ensemble.
Ce qui pourra compliquer le montage des plis arrière ainsi que la cohésion des ourlets.
Cette doublure doit rester indépendante du tissu. Il n’est en effet pas recommandé de coller ensemble tissu et doublure, cette association ayant une mauvais tenue dans le temps.
Le métrage
C’est un détail trop souvent négligé. Le choix d’un métrage volontairement réduit, par souci d’économie, donne à la jupe des allures très disgracieuses qui se remarquent dès que l’on bouge avec elle.
Il est également mis en évidence lorsque la jupe est tenue à deux mains. Attitude fréquemment adoptée pendant la danse ou les défilés mais dont le résultat se révèle très inélégant avec un métrage trop restreint.



C’est donc un métrage minimum de 3,50 m qui est conseillé.
Métrage qui sera pris d’un seul tenant, dans la longueur du tissu, sans découpe ni assemblage en panneaux.
La seule couture est celle qui referme la pièce. Elle est opportunément placée sur le devant, cachée par le tablier. L’épaisseur du tissu rend toute autre couture difficile à dissimuler et se remarque toujours.

La bonne longueur
La hauteur de la jupe dépend du type de costume que l’on souhaite réaliser.
De nos jours, le costume alsacien a été schématiquement divisé en deux catégories : le costume “protestant” et le costume “catholique”, le premier ayant une jupe plus courte que le second.
Dans le cas d’une jupe catholique, la longueur habituelle a été définie comme s’arrêtant jusque au-dessus de la cheville. Pour les protestantes, l’ourlet se place un peu plus haut, d’env. 15 à 20 cm, dans un ″mi-mollet″ pas trop court.
Pour ce qui concerne ce dernier costume, il vaut d’ailleurs mieux que la jupe soit un peu trop longue que le contraire. Une jupe coupée trop court aura comme défaut principal de “tasser” la silhouette.
*Ne pas oublier non plus que pendant la danse, on ne contrôle pas toujours la manière dont la jupe découvre une partie des dessous. Dix centimètres trop court et … oups !


Le détail en plus
L’emplacement de la taille a aussi son importance. Il doit être calculé légèrement plus haut que la taille naturelle , d’env. trois ou quatre centimètres.
Un détail qui peut sembler anecdotique mais qui suffit à modifier l’allure d’un costume. Il n’est pas rare d’observer des jupes avec une ligne de dos mal placée, le ruban du tablier remontant sur le corselet et des plis qui glissent sur les hanches.

Il faut donc anticiper cet effet au moment des essayages de l’ensemble corselet-jupe. Moment où la taille prend sa place définitive et où l’on peut constater combien le poids de la jupe peut créer la surprise en tirant vers le bas la ligne du dos.


Il ne faut pas avoir peur de procéder à plusieurs essayages pour trouver le bon positionnement, deux ou trois doigts plus haut que le naturel.
* Il est bien sûr conseillé, pour les mêmes raisons, de ne pas finaliser les ourlets avant l’ajustage définitif de la jupe.
La couleur
LE détail incontournable puisque c’est cette teinte qui va déterminer l’aspect général du reste du costume. Il n’est donc pas inutile à ce propos de rappeler que :
Non, toutes les alsaciennes ne se promenaient pas avec des jupes rouges.
Et non, cette couleur n’était pas réservée aux seules catholiques. Les protestantes, à coté du bleu, vert, noir ou marron, ne se privaient pas non plus de porter du rouge.
Il ne suffit donc pas de changer la position et l’aspect du ruban par rapport à l’ourlet de la jupe pour donner au costume son identité. La forme du corselet et celle du plastron d’accompagnement ont aussi leur importance dans ce processus d’identification. C’est pourquoi leur conception doit aller de pair avec celle de la jupe.
(Une différentiation dont certains costumes ne tiennent plus beaucoup compte de nos jours, le traditionnel se diluant dans le folklore.)
On continue avec le montage des plis, l’insertion de la poche et la fixation du corselet …








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