
Au départ, le bonnet « doré »

La coiffe alsacienne, c’est d’abord un bonnet, surmonté d’un ruban plus ou moins large. Ce bonnet se présente en deux parties égales, réunies par une couture médiane. Les matériaux utilisés pour sa confection diffèrent selon le milieu social. Ils vont de la simple étoffe damassée ou brochée, à des brocarts dorés, eux-mêmes rebrodés de paillettes et verroteries. Une dentelle d’or (parfois d’argent), plus ou moins large, est placée sur le pourtour avant, détail ornemental partagé même par les plus humbles. La décoration particulièrement riche de certains de ces bonnets leur a valu d’être qualifiés de « coiffes dorées », dénomination qui retraduit la somptuosité de leur ornementation. La fermeture est assurée par un lien coulissant, dans la partie basse du bonnet. Ce lien est croisé sous le chignon puis remonté et noué sur le haut de la tête.
Du lacet au ruban
La coquetterie des femmes a vite remplacé le simple lacet retenant la coiffe par un ruban plus seyant. Selon les moyens financiers de sa propriétaire, (les rubans sont restés longtemps un article de luxe), il peut être en soie de couleur ou broché. Noué coquettement sur le haut de la tête, il forme avec le bonnet un ensemble porté du nord au sud de la région, aussi bien par les paysannes que les bourgeoises.
Les modes particulières
A toute règle, il faut des exceptions : en certains lieux, le lacet de fermeture reste sur la nuque. En ce cas, le nœud de ruban devient postiche puisqu’il n’assure plus le rôle de maintien de la coiffe. C’est le cas en particulier de la coiffe portée par les bourgeoises de Colmar. Le bonnet adopte une forme différente avec un profil aplati sur l’arrière, ce qui lui donne un aspect plus rond et moins emboîtant. Le ruban de nuque, postiche, est souvent rebrodé de paillettes d’or, assorties au décor de la coiffe. Il s’accompagne d’une large dentelle tuyautée, formant une auréole autour du visage.
Petit ruban devient grand
Vers la fin du 19è siècle, le ruban qui orne le haut de la coiffe s’élargit. Il s’assombrit et adopte une forme en ailes de papillon de chaque coté de la tête. Il est prêt à prendre son essor pour les décennies suivantes.
Références
- le grand livre des coiffes d’Alsace – Marguerite Doerflinger – Editions Oberlin – Strasbourg 1981
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Costumes et coutumes d’Alsace – A. Laugel – C. Spindler – Editions Alsatia – 1975
Crédit photo
- Musée Arts Décoratifs Strasbourg
- Musée Historique Mulhouse
Scheer
13 novembre 2021Il y a longtemps que j’attendais et que je cherchais un site comme celui-là. A force de glaner des informations et d’observer quantité de photos, je suis arrivée à faire mon costume. Mais je dois dire que si j’avais eu ce site-là à ma disposition, j’aurai avancé un peu plus vite. Bravo à vous pour ce travail de recherche, c’est sûr que je me servirai de ce magnifique travail pour continuer mes travaux de couture du costume alsacien ou, devrais-je dire, des costumes alsaciens…